Mal des montagnes : comment le reconnaître, le prévenir et le traiter ?

De l’Himalaya au Pérou, le mal des montagnes peut survenir n’importe où. Comment le prévenir et y remédier ? L’expert Patrick Soentjens donne ses conseils.


Qui est Patrick Soentjens ?

•    Né en 1972
•    Chef de clinique de la polyclinique de l’Institut de Médecine Tropicale à Anvers
•    Aime la course à pied, la randonnée, le cyclisme et voyager


Qu’est-ce que le mal des montagnes ? Comment l’attrape-t-on ?

« Le mal des montagnessurvient lorsque le corps ne reçoit pas suffisamment d’oxygène en haute altitude », explique Patrick Soentjens. « Cela peut toucher n’importe qui, peu importe l’âge ou la condition physique de la personne. Les personnes sensibles peuvent présenter des symptômes dès 2 000 m d’altitude, mais les symptômes graves apparaissent au-delà de 3 000 m. À de telles altitudes, la pression atmosphérique diminue, ce qui réduit la quantité d’oxygène disponible pour l’organisme. »


« Si quelqu’un n’arrive plus à marcher en ligne droite, c’est qu’il souffre d’un mal aigu des montagnes. »

Prof. Dr. Patrick Soentjens


Les symptômes du mal des montagnes : légers ou graves

« Il est important de savoir qu’il existe plusieurs types de mal des montagnes : une forme légère et une forme grave. Les symptômes sont différents. Les personnes qui souffrent du mal des montagnes léger peuvent ressentir des maux de tête, avoir des nausées, être fatiguées, être prises de vertiges et avoir une perte d’appétit. Ces symptômes peuvent s’aggraver avec le temps et conduire à un mal aigu des montagnes, accompagné de problèmes respiratoires, d’un état de confusion et même d’œdèmes pulmonaires et cérébraux. De même, si quelqu’un est ivre et ne parvient plus à marcher en ligne droite, c’est le signe d’un mal aigu des montagnes. »


Symptômes du mal des montagnes léger :

•    Maux de tête
•    Nausées ou vomissements
•    Faiblesse ou fatigue anormale
•    Vertiges

Symptômes du mal aigu des montagnes :

•    Maux de tête sévères qui ne disparaissent pas avec des antidouleurs
•    Vomissements qui s’intensifient
•    Troubles de la coordination
•    Confusion ou désorientation
•    Changements de comportement
•    Toux
•    Essoufflement qui ne disparaît pas avec le repos
•    Oppression thoracique


« Planifiez votre voyage pour garder une certaine flexibilité et avoir la possibilité de grimper lentement. »

Prof. Dr. Patrick Soentjens



Prévenir le mal des montagnes : 7 conseils pour une ascension sûre

•    « Établissez un programme flexible. Planifiez votre voyage pour garder une certaine flexibilité et pouvoir vous reposer quelques jours en cas de problèmes. »
•    « Prenez le temps de vous acclimater. Habituez-vous progressivement à l’altitude en montant lentement. »

•    « Passez d’abord au moins deux nuits à une altitude modérée, inférieure à 2 500 m. De même, si vous atterrissez directement à un aéroport situé en altitude, passez la nuit dans une zone plus basse après votre arrivée. » 

•    « Si vous dormez à plus de 3 000 m, la différence d’altitude ne peut jamais être supérieure à 500 m par rapport à la nuit précédente. Si vous ne pouvez pas l’éviter, dormez d’abord deux nuits à la même altitude. »

•    « Buvez beaucoup d’eau et évitez l’alcool. »
•    « Reposez-vous suffisamment. Ne faites pas d’efforts intenses les premiers jours en altitude. »

•    « Emportez de l’acétazolamide. Ce médicament favorise l’acclimatation et peut être pris pour prévenir ou traiter le mal des montagnes. »


« Prenez les symptômes au sérieux, même si cela signifie que vous devez interrompre votre voyage ou ne pas atteindre le sommet. »

Prof. Dr. Patrick Soentjens


Traitement du mal des montagnes

« Si vous souffrez du mal des montagnes, il est important d’agir rapidement », ajoute Soentjens. « Si vous présentez des symptômes légers, il suffit souvent de vous reposer et de boire beaucoup d’eau pour les soulager. Attendez que les symptômes aient disparu avant de poursuivre l’ascension ou descendez de 500 m pour la nuit. Si votre état ne s’améliore pas, continuez de descendre. L’acétazolamide favorise l’acclimatation. Un antidouleur ou un antivomitif peut réduire les symptômes, mais n’améliorera pas l’acclimatation. Le mal des montagnes léger se guérit généralement en quelques jours, à condition de ne pas poursuivre l’ascension. »

« En cas de symptômes graves, il est nécessaire de redescendre immédiatement à une altitude moins élevée. Descendre à 2 500 m ou plus bas peut vous sauver la vie ! Consultez un médecin si nécessaire. En cas de mal aigu des montagnes, le cerveau et les poumons gonflent en raison de l’accumulation de liquide. Votre boîte crânienne ne peut supporter qu’une certaine pression : vous risquez dès lors de mourir si vous ne descendez pas rapidement plus bas ! Prenez les symptômes au sérieux, même si cela signifie que vous devez interrompre votre voyage ou ne pas atteindre le sommet. »


Le saviez-vous ?

Wanda, un site de l’Institut de Médecine Tropicale à Anvers, vous dit tout sur la santé en voyage. Le nom Wanda vient du mot « Wanderlust ».


Qu’en est-il du mal des montagnes chez les enfants ?

Les enfants aussi peuvent souffrir du mal des montagnes, explique Soentjens : « Chez eux, les symptômes sont plus difficiles à reconnaître et évaluer. En effet, il convient de redoubler de prudence, car ils sont moins en mesure d’indiquer leurs limites. L’irritabilité, l’agitation, la perte d’appétit et d’intérêt pour les jeux, les troubles du sommeil ou les vomissements sont autant de signes du mal des montagnes. Si votre enfant se sent mal au-dessus de 2 500 m d’altitude, redescendez immédiatement ! »

 

Soentjens recommande d’éviter l’altitude avec les enfants en raison de la pression intracrânienne. « Avec des enfants de moins de deux ans, mieux vaut éviter de passer la nuit au-dessus de 2 000 m. S’ils ont moins de dix ans, abstenez-vous d’aller au-dessus de 3 000 mètres d’altitude. Si c’est impossible, respectez la règle d’or suivante : adaptez le rythme du voyage afin que le corps de l’enfant puisse s’habituer progressivement à l’altitude. Si vous voulez par exemple vous rendre à La Paz en Bolivie, prenez le bus ou la voiture, car la transition vers les hauteurs se fait plus lentement qu’en avion. »


« Toutes les personnes qui ont souffert une fois du mal des montagnes rencontreront rapidement à nouveau le problème. »

Prof. Dr. Patrick Soentjens



Où se produit le mal des montagnes ?

« Les symptômes graves apparaissent au-dessus de 3 000 m d’altitude, partout dans le monde. Au Pérou, les touristes sont par exemple régulièrement victimes du mal des montagnes. Ils gravissent une montagne de près de 6 000 m en un ou deux jours : c’est beaucoup trop rapide pour le corps ! Mais les agences de voyages et vacanciers établissent ce programme pour des raisons économiques. »

« Le mal des montagnes est moins fréquent dans les Alpes, car les sommets sont moins hauts. On observe également assez peu de cas dans l’Himalaya, car les personnes qui escaladent l’Everest en sont rarement à leur coup d’essai : ce n’est généralement pas la première montagne qu’elles gravissent. Et toutes les personnes qui ont souffert une fois du mal des montagnes rencontreront rapidement à nouveau le problème : si elles sont sujettes au mal des montagnes, elles cessent la pratique de ce sport. C’est un peu comme avec l’alcool : si l’on sait que l’on ne le supporte pas, on préfère arrêter. En outre, l’Everest nécessite une acclimatation beaucoup plus intense – le voyage est long et l’ascension est généralement très progressive. »


« Pourquoi les personnes présentant de graves symptômes poursuivent-elles quand même l’ascension ? Parce qu’un tel voyage coûte très cher. »

Prof. Dr. Patrick Soentjens


« Le mal des montagnes survient aussi fréquemment lors de l’ascension du Kilimandjaro, en Tanzanie. Nous y avons mené une étude sur le mal des montagnes en 2020. Nous avons examiné quelque 1 200 randonneurs. Il existe cinq voies différentes pour commencer l’ascension. Nos examinateurs ont posé des questions aux participants au départ et à l’arrivée. Nous avons ainsi identifié de nombreux cas de mal aigu des montagnes. Nous sommes également convaincus que chaque année, des personnes succombent au mal des montagnes lors de cette ascension, que ce soit en raison d’une mauvaise préparation ou d’une prise en charge erronée des symptômes. Mais on en parle peu, car c’est néfaste pour le tourisme. Les itinéraires prévus sont souvent beaucoup trop courts, ce qui entraîne l’apparition de symptômes chez les randonneurs. Il faudrait prévoir une certaine flexibilité dans votre programme afin de pouvoir vous acclimater et reposer suffisamment. Mais comme cette expédition coûte cher, les touristes ne veulent pas perdre de temps. Alors qu’il vaudrait mieux prévoir une ascension personnalisée. »


« Nous avons constaté que les randonneurs adoptent un comportement erroné lorsqu’ils ressentent des symptômes du mal des montagnes. Sur les 1 200 personnes interrogées, 8,6 % présentaient des symptômes. Ce n’est pas rien ! En outre, 73 % des personnes qui souffraient de symptômes légers ont poursuivi l’ascension, alors qu’elles auraient dû rester sur place ou redescendre, car leur corps avait besoin de plus de temps pour s’acclimater. Et 57 % des personnes interrogées ont même continué l’aventure alors qu’elles présentaient des symptômes graves. C’est un constat saisissant ! Il est donc logique que des gens en meurent. Pourquoi poursuivent-ils l’ascension malgré leurs symptômes ? Parce qu’un tel voyage coûte très cher et qu’ils souhaitent atteindre l’objectif qu’ils se sont fixé. »

« Cette obstination est frappante. Ce sont surtout les jeunes alpinistes âgés de moins de 35 ans qui continuent l’ascension malgré des symptômes graves. Les personnes plus âgées se montrent quant à elles plus rationnelles. Je comprends leur désir d’atteindre le sommet, mais le mal des montagnes peut leur coûter la vie ! Moi aussi, j’aimerais gravir cette montagne, mais à un rythme adapté. »




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