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Quatre planches de SUP, de l’eau et la compagnie les uns des autres : voilà tout ce dont Sieglinde Wuyts (39 ans) et sa famille ont besoin pour vivre une journée idéale. En Belgique ou à l’étranger, Sieglinde, son mari Geert Van de Merckt (42 ans) et leurs filles Juliette (14 ans) et Babette (11 ans) passent autant de temps que possible sur l’eau. « Le SUP est un moyen de me vider la tête », confie Sieglinde. « L’eau a un effet apaisant. »
Un après-midi ensoleillé au bord de l’eau à Lokeren. Le photographe est ravi. La lumière, le sujet du reportage : tout est parfait. Les visages radieux des quatre membres de la famille Van de Merckt sont la cerise sur le gâteau. Ils sortent de leur 4x4 le sourire jusqu’aux oreilles, et il y a une bonne raison à ça ! « Nous avons enfin trouvé le temps de faire du paddle en famille », se réjouit Sieglinde. « Avec deux adolescentes, ce n’est pas toujours évident. »
Mais lorsque les plannings s’accordent, c’est du plaisir garanti ! Et aussi un peu d’effort. Babette traîne un gros sac à dos de la voiture jusqu’à la rive. Les autres membres de la famille suivent son exemple. En un rien de temps, quatre planches de SUP sont étendues sur le sol, aussi plates que des galettes. « Le gonflage des planches nous sert d’échauffement », plaisante Juliette. « Il existe des pompes électriques, mais nous ne les utilisons pas. Elles sont très bruyantes et le gonflage prend trop de temps. »
« Le SUP est un moyen de me vider la tête. L’eau a un effet apaisant. »
Pour ne pas couler plus tard, il faut donc prendre son courage à deux mains… et pomper. « Une planche de SUP doit être dure comme le roc, elle peut supporter 15 à 17 psi », explique Sieglinde. « Il faut donc pomper pendant un certain temps. » Geert, le papa, inspecte les différentes planches pour s’assurer qu’elles sont suffisamment gonflées. « Nous n’avons pas tous les quatre la même planche », précise-t-il. « Celles des filles sont plus larges, idéales pour les débutants. La mienne est conçue pour la pratique en eau vive et est donc très robuste. Je l’ai achetée d’occasion en Suisse. En Belgique, ce type de planche est pratiquement introuvable, car il n’y a pas de rivières sauvages où faire du SUP. En tout cas, elle est très résistante. » Seule la planche de Sieglinde est neuve. Ou plutôt « était », car elle est utilisée de manière intensive. C’est Sieglinde qui est la première tombée amoureuse de ce sport il y a quatre ans.
« J’ai suivi un cours de SUP yoga avec une amie et nous avons tout de suite trouvé ça génial. Ensuite, nous avons loué une planche de SUP pour faire un tour ensemble. Après la deuxième fois, on s’est dit : « C’est vraiment trop bien, il faut qu’on achète une planche », raconte Sieglinde en souriant.
« Sieglinde a depuis convaincu la moitié de notre cercle d’amis de se mettre au paddle », ajoute Geert. « Avant la pandémie, nous organisions régulièrement des sorties sur l’eau avec un grand groupe. De très bons moments. »
Le SUP semble être un passe-temps onéreux. « Acheter sa propre planche est évidemment un investissement », dit Geert. « Mais c’est un achat unique. Nos filles montent aussi à cheval, et ça coûte beaucoup plus cher. »
Sieglinde Wuyts (39) - photographe freelance
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Geert Van de Merckt (42) - coordinateur de la sécurité à l’UGent
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Juliette (14) & Babette (12) - adolescentes aventurières et curieuses
« J’ai suivi un cours de SUP yoga avec une amie et nous avons tout de suite trouvé ça génial. Ensuite, nous avons loué une planche de SUP pour faire un tour ensemble. Après la deuxième fois, on s’est dit : « C’est vraiment trop bien, il faut qu’on achète une planche », raconte Sieglinde en souriant.
« Sieglinde a depuis convaincu la moitié de notre cercle d’amis de se mettre au paddle », ajoute Geert. « Avant la pandémie, nous organisions régulièrement des sorties sur l’eau avec un grand groupe. De très bons moments. »
Le SUP semble être un passe-temps onéreux. « Acheter sa propre planche est évidemment un investissement », dit Geert. « Mais c’est un achat unique. Nos filles montent aussi à cheval, et ça coûte beaucoup plus cher. »
Les supistes sont prêts pour le départ. Geert se munit d’un sac étanche, qu’il attache à sa planche. « Aujourd’hui, je ne prends que mes clés de voiture avec moi, mais d’habitude, nous emportons un pique-nique ou un thermos de thé en hiver. Il nous est même arrivé d’emmener un barbecue jetable. »
« Aux Pays-Bas, nous avons un jour mis une heure pour faire 150 mètres. Le vent soufflait extrêmement fort. »
Sur les pontons au bord de l’eau, des jeunes gens sont assis et discutent. Comme elle leur demande si gentiment, ils se lèvent pour laisser entrer Sieglinde et sa suite dans l’eau. Un par un, les supistes font glisser leur planche dans la rivière et sautent dessus. D’abord à genoux, avant de se relever une fois sur l’eau. La routine. Même sous l’œil attentif d’un public, tout se passe bien. Les quatre commencent à pagayer tranquillement. Ils ne vont pas trop vite pour nous permettre de les suivre depuis le chemin qui longe la rivière.
« C’est ce qu’on appelle du SUP de salon », plaisante Sieglinde. « À ce rythme-là, on ne risque pas de se fatiguer. En revanche, par vent contraire, c’est plus éprouvant. »
« Oh oui ! », s’écrie Babette. « Vous vous souvenez de cette fois aux Pays-Bas où nous avons mis une heure pour faire 150 mètres ? Le vent était si fort que nous n’avancions absolument pas. »
Sieglinde rit. « C’est vrai, nous avons eu sacrément mal aux bras après. En fait, vous pouvez parfaitement choisir le niveau d’intensité. Il y a même des gens qui participent à des courses de SUP. Pour moi, le SUP est avant tout un moyen de me détendre dans la nature. »
« Et l’occasion de discuter », ajoute Geert. « Parfois, Sieglinde et moi déposons les filles à l’écurie et nous passons quelques heures sur l’eau. »
Sieglinde part aussi parfois seule sur l’eau. De préférence aux premières lueurs de l’aube. « Assister au lever du soleil depuis ma planche est une expérience fantastique », dit-elle. « Me mettre en route quand il fait encore frisquet, savoir que le reste du monde est encore endormi et ne pas entendre d’autre bruit que le chant des oiseaux. J’adore ! Puis vient la magie du lever du soleil. Je sens alors sa lumière rasante sur moi et je me réchauffe petit à petit au contact de ses rayons. C’est tellement agréable et cela me donne une pêche d’enfer. Après ça, je suis prête à affronter le monde. »
« Oh my god! », crie soudain Babette. Nous retenons notre souffle un instant, mais non, il n’y a ni homme ni femme ni enfant à la mer. « Regardez ces bébés, ils sont trop mignons ! »
Dans les roseaux le long de la berge, des oisillons aquatiques semblent s’abriter sous les ailes de leur mère. « Je vois un bébé grèbe et un couple de poules d’eau », dit Juliette.
« Pas trop près du bord, les filles. Laissez les oiseaux tranquilles », avertit Geert. « Les filles adorent les animaux. Juliette veut même devenir vétérinaire plus tard. Dans la voiture, nous avons un livre sur la faune et la flore des Plats Pays. Chaque fois que nous observons quelque chose d’intéressant, nous y notons la date et l’endroit. »
Les supistes croisent deux pêcheurs. « Je vais prendre une femme à l’hameçon », plaisante l’un d’eux. « Attention, je mords », réplique Sieglinde. Ces pêcheurs semblent apprécier la rencontre avec ces quatre passants flottants. Est-ce toujours le cas ? « Ici oui. Cette partie de la Durme est accessible aux embarcations de plaisance, donc ils sont habitués au passage. Mais nous essayons toujours de rester à l’écart des flotteurs. »
« Pour plaisanter, on dit souvent qu’on devrait organiser un bingo SUP. On nous pose toujours les mêmes questions. »
« J’ai même aidé un pêcheur à se sortir du pétrin récemment », raconte Geert. « Son flotteur s’était coincé dans un buisson de l’autre côté de la rivière. Il m’a demandé si je pouvais pagayer jusque-là pour le décrocher des branches. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Le pêcheur a récupéré son flotteur intact. « Et il a offert une bière à papa », ajoute Babette.
Après les pêcheurs, d’autres passants interpellent la famille depuis la rive. « Pour plaisanter, on dit souvent qu’on devrait organiser un bingo SUP», dit Sieglinde. « On nous pose toujours les mêmes questions. »
Parmi les grands classiques : « Tombez un peu pour voir ! », « Vous êtes déjà tombés ? » , « C’est dur ? » et « Où peut-on louer ce machin ? ».
« Mais c’était bien pire quand j’ai commencé il y a quatre ans », nuance Sieglinde. « Depuis le premier confinement, le paddle est devenu extrêmement populaire. Il y a quatre ans, on nous interpellait constamment. À l’époque, on nous regardait vraiment comme des bêtes curieuses, au point qu’on a pensé faire imprimer des explications sur un T-shirt (rires). »
Le SUP peut se pratiquer aux mêmes endroits que le kayak. « Le site web de De Vlaamse Waterweg (l’agence flamande en charge des voies navigables en Flandre, NDLR) propose un aperçu de toutes les zones où le SUP est autorisé », indique Geert. Et ce ne sont pas les beaux emplacements qui manquent. « Récemment, nous avons parcouru un magnifique tronçon de l’ancien Yser », raconte Sieglinde. « Les gens partent toujours à l’étranger, alors que la Belgique est sûrement tout aussi belle. »
Belgique:
Pays-Bas :
Norvège:
Portugal:
« Regardez les filles, c’est ici que je venais parfois pique-niquer avec votre papa dans le temps. » Sieglinde désigne un morceau de berge touffu. Un petit coin romantique avec vue sur les nénuphars. « Parce que vous l’oubliez parfois, mais papa et moi avons eu une vie avant votre naissance », rappelle Sieglinde en souriant.
Les Van de Merckt forment à l’évidence une famille soudée. « Nous aimons nous évader ensemble », confirme Geert. « En voyage aussi, nous aimons nous perdre dans des endroits peu fréquentés. Nous partons toujours en 4x4. Quand la piste s’arrête, nous continuons généralement encore un peu. »
Les planches de paddle sont aussi toujours du voyage. « Un SUP permet d’explorer des endroits autrement inaccessibles », explique Sieglinde. « Quand nous voyageons, nous ressemblons à une famille nomade tellement nous sommes chargés. »
« Un SUP permet d’explorer des endroits autrement inaccessibles »
Les expéditions de paddle à l’étranger leur laissent de bons souvenirs. « En Espagne, nous avons vécu un moment très particulier », se souvient Sieglinde. « Nous faisions du SUP sur une rivière quand un petit avion est venu écoper de l’eau à quelques mètres de nous. C’était une période de forte sécheresse et les bombardiers d’eau intervenaient parfois pour éteindre les incendies de forêt. C’est quand même assez impressionnant de voir un tel colosse se diriger vers vous. »
« Maman, tu te souviens de la fois où nous étions si fatigués en Norvège ? », demande Juliette.
« Oh oui, je m’en souviens très bien », répond Sieglinde. « C’était dans le fjord en dessous de Preikestolen. Ce jour-là, je m’étais trompée dans mes calculs. Je voulais traverser le fjord en SUP avec les filles. Babette m’a rejointe sur ma planche et Juliette pagayait toute seule. Mais j’ai mal évalué la distance. Quand Juliette n’a plus eu la force de continuer, elle a aussi grimpé sur ma planche et j’ai accroché son SUP au mien. Qu’est-ce que j’ai peiné pour y arriver ! »
« Je me suis cogné le pied contre une souche d’arbre immergée. Verdict : deux orteils cassés. »
L’été dernier, les choses ont vraiment mal tourné pendant un moment. Par une chaude soirée d’été, Sieglinde avait décidé de perfectionner ses talents de sauveteur. « Normalement, j’évite de tomber, mais il faisait si beau que j’ai voulu voir comment faire pour sortir quelqu’un de l’eau avec un SUP. Il existe une technique spéciale pour ça. » En fin de compte, c’est Sieglinde qui a pratiquement dû être secourue. « Je me suis cogné le pied contre une souche d’arbre immergée. Verdict : deux orteils cassés. » De retour à la maison, Sieglinde les a simplement bandés. Peu de temps plus tard, elle était déjà de retour sur sa planche.
Été comme hiver, la famille Van de Merckt ne résiste pas à l’appel de l’eau. « En hiver, nous faisons du paddle en combinaison de surf », explique Juliette. « En ce moment, des vêtements de sport ordinaires et des chaussures de surf suffisent. Quand il fait vraiment très chaud, Babette et moi aimons aussi sauter de nos planches et nager. »
« Ma saison préférée est le printemps », indique Sieglinde. « Quand la nature se réveille. En hiver, c’est aussi génial de pagayer à travers une fine couche de glace. Tu peux sentir la glace craquer contre ta planche. »
Sieglinde est photographe de profession et prend souvent des photos pendant ses sorties en SUP. « Nous avons aussi récemment acheté un drone. Mais l’emmener avec nous me stresse quand même un peu », dit-elle. Et c’est justement ce que Sieglinde veut éviter pendant ses séances de paddle. « Pour moi, c’est le moyen idéal de me vider la tête. La nature se vit de manière très différente en SUP. Dans un canoë par exemple, on est beaucoup plus près de la surface de l’eau et on voit moins de choses. »
Sieglinde et Geert apprécient plus que tout les sorties en famille. « C’est une chouette activité à faire à quatre, parce qu’on ne peut pas s’occuper d’autre chose en même temps », explique Sieglinde. « À la maison, il y a constamment la distraction des écrans. Pas sur l’eau. Ici, nous sommes vraiment présents les uns avec les autres. »
Babette a entretemps largement devancé les autres. « Allez, on va rattraper notre canard de course », annonce Sieglinde avec un clin d’œil. Ce « canard » s’est allongé sur sa planche en attendant le reste de la famille. « Montre-nous un peu ce que tu sais faire », l’encourage Geert. Elle ne se le fait pas dire deux fois. « Vous voulez que je me mette tête en bas sur ma planche ? », demande Babette. Le photographe acquiesce. « Bonne idée ! »
Cela prend un peu de temps et surtout beaucoup de concentration, mais guidée par les instructions de sa maman, elle y arrive. Lentement mais sûrement, Babette se retrouve en appui sur la tête sur sa planche. Les trois autres applaudissent. « Encore une fois pour la photo », lui demande le photographe. Babette balance à nouveau les jambes en l’air… mais finit dans l’eau. « Oh la la, qu’est-ce qu’elle est froide ! », s’exclame-t-elle lorsqu’elle refait surface. « Oh ma chérie, ce n’est que de l’eau », la rassure sa maman. « Et tu y es arrivée ! » Babette rigole et grimpe sur la berge. « Je vais vite chercher la voiture », dit Geert en pagayant vers la rive. Sieglinde et les filles sortent tout le matériel de l’eau. Et c’est ainsi que ce moment de bonheur familial prend fin un peu plus tôt que prévu. Mais ça en valait largement la peine. La famille a de nouveaux souvenirs plein la tête et deux oiseaux supplémentaires à noter dans son livre. À moins qu’il faille aussi compter Babette ?
Faire un geste pour la nature pendant vos balades sur l’eau ? Emportez un sac poubelle lors de vos sorties ! Participez à la lutte contre les déchets sauvages.
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