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L’automne et l’hiver sont-elles des saisons pour se blottir devant la cheminée ? Oui, mais c’est encore plus agréable après une bonne balade. Sarah Van Praag, Pieter Vlaeminck et leurs filles Anna et Robin ont toujours envie de marcher. Et ils aiment inspirer d’autres parents et leurs jeunes enfants à sortir frissonner, sauter dans les flaques ou patauger dans la boue ou la neige.
« Venez voir ! Venez voir ! Il y a des cigognes ! Venez voir ! » Anna, presque quatre ans, sort en courant de la cabane d’observation des oiseaux. Sarah, sa maman, Pieter, son papa et Robin, sa petite sœur qui aura bientôt deux ans, se précipitent à sa poursuite. En effet, par les œilletons, ils observent deux cigognes picorer leur petit-déjeuner. « Et regardez à gauche », remarque Pieter. « Un héron ! » Toute la famille s’émerveille de ce moment unique : observer les oiseaux quand tombent les feuilles.
On sort des fiches plastifiées sur les oiseaux et on glane dans les sacs à dos des boîtes de carottes, de raisins et de gaufres au sirop. Sur la fiche, Anna cherche la cigogne et désigne toute une série d’autres oiseaux. Mésange charbonnière, mésange bleue, savant — le nom que donne Anna au faisan. Elle n’a aucun problème à distinguer la chouette hulotte de la chouette chevêche. « Et voici mon oiseau préféré, le vanneau », dit-elle, toute guillerette. Maman et papa la regardent fièrement. Amoureux de la nature, ils tiennent à stimuler l’imagination de leurs enfants, à les enthousiasmer pour la nature.
La famille part en balade tous les week-ends. Des mini-vacances aux quatre coins de la Flandre et au-delà, des sentiers creux du Pajottenland aux forêts des Ardennes flamandes, en passant par la bruyère campinoise. Qu’il pleuve ou qu’il vente. Car chaque saison a son charme. « Beaucoup de gens reculent devant le mauvais temps », dit Sarah. « Nous voulons contrer cette idée. » Pieter enchaîne : « Surtout parce que monsieur Météo a tendance à se tromper. Souvent, le soleil perce en cours de route, alors qu’il avait prévu un temps nuageux ou de la pluie. Notre devise : ne croyez jamais ce que dit monsieur Météo. »
33 ans
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Père de famille et consultant freelance dans l’industrie alimentaire
31 ans
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Photographe indépendante
Bientôt 4 ans et 2 ans
La famille habite la ville d’Anvers, mais déménagera bientôt à Brasschaat, dont Sarah est originaire.
Sarah et Pieter ont beaucoup marché quand ils étaient jeunes. « C’était dans la famille », reconnait Sarah. Quatre semaines après la naissance d’Anna, le couple est parti vivre à Belgrade en Serbie pendant six mois pour le travail de Pieter. Anna n’est « pas une enfant avec laquelle on a envie de marcher en ville », dit Sarah. Les excursions les mènent donc dans la fantastique nature serbe. « En revenant en Belgique, nous avons continué les promenades. C’est ce que nous faisons tous les samedis. »
C’est une façon de voyager, réalise Pieter. « C’est difficile de faire le tour du monde en famille, mais nous pouvons en explorer une partie. Tout près, mais très charmant. On voyage pour avoir l’impression d’être vivant, pour tisser des liens avec les autres et pour se ressourcer. Inutile de partir à l’autre bout du monde pour cela. » Sarah : « Nous apprécions particulièrement les régions naturelles moins connues. La Lande de Kalmthout donne parfois l’impression d’être un parc d’attractions, mais il existe aussi des coins quasi désertiques. »
Se promener avec des enfants en bas âge, ce n’est pas la même chose qu’avec des adultes. Ils ne profitent pas des mêmes choses. « Le plaisir de la marche leur est inconnu », explique Pieter. « Les drèves de château longues d’un kilomètre les énervent, tout comme les longues allées bétonnées. Pour eux, une promenade, c’est avant tout un jeu. C’est pourquoi il est important d’avoir une grande variété de décors sur une courte distance. »
C’est le cas de la randonnée au domaine Scheps : sur quatre kilomètres, elle nous fait marcher sur des passerelles en bois et le long de ruisseaux, elle nous fait traverser un marécage, une forêt et une prairie. Elle passe devant une cabane d’observation des oiseaux et par un îlot idyllique pour prendre un pique-nique. La variété de cette promenade attise l’intérêt des petits marcheurs. « Toutes les randonnées ne sont pas adaptées », dit Pieter. « Généralement je consulte les sites Internet de Natagora ou de Tourisme Wallonie. Je compare les randonnées à Google Maps. S’agit-il d’une réserve naturelle ou d’un lambeau de nature en pleine ville ? Y a-t-il beaucoup d’habitations dans les environs ? En me basant sur la description, j’essaie de voir s’il y a assez de variété. Allons-nous traverser plusieurs biotopes ? Y a-t-il une forêt ? De la bruyère ? De l’eau ? Cela me donne une idée de l’aventure naturelle qui nous attend. »
Nous marchons sur une passerelle en bois qui serpente à travers une végétation dense. On se croirait dans la jungle. « Au printemps, on a l’impression d’être dans un tunnel de verdure. » Nous nous arrêtons devant une mare marécageuse avec des œufs de grenouille. « Et si on cherchait le papy grenouille ? » demande Pieter. « Est-ce qu’il a une grande moustache ? Ou une barbe ? » Alors qu’Anna et Robin remuent un bâton dans l’eau, Pieter explique comment il stimule l’imagination de ses filles avant même d’arriver. « Dans la voiture, nous leur posons des questions. Et si on cherchait une grosse grenouille ? Qu’allons-nous voir à la cabane ? Cela éveille leur imagination et les motive. On leur raconte une histoire dont elles sont les héroïnes. »
Les missions aussi les motivent parfois. « Par exemple, nous les lançons à la recherche d’un bouton d’or, d’une grenouille, d’une empreinte dans la boue ou de trois choses de couleur jaune », explique Sarah. Ou on leur fait faire un bingo nature : elles utilisent des coquilles d’œufs de différentes couleurs pour partir à la recherche de choses de couleur bleue, jaune, rouge, verte et brune dans la nature. Les enfants partent alors à la recherche de fleurs, de feuilles ou d’écorces de cette couleur. Et quand toutes leurs coquilles sont remplies, elles gagnent le bingo. Pieter : « À leur âge, c’est important de les aider dans leurs recherches, de jouer avec elles. »
On n’avance pas beaucoup, de cette façon. L’expérience est plus précieuse que les kilomètres parcourus. Plus encore que d’habitude, il faut prendre le temps avec les enfants en bas âge. Le temps de s’imprégner de la nature, d’observer la projection des graines de balsamine, d’étudier une grenouille de plus près. « Regarde, un champignon », proclame fièrement Anna. Un peu plus loin, sur un petit pont en béton qui surplombe un ruisseau, son papa et elle jettent des feuilles et des brindilles dans l’eau et courent vite de l’autre côté pour voir quelle embarcation remporte la course. « Anna a gagné ! » s’exclame Sarah. « Papa a coulé ! »
L’enthousiasme de toute la famille est contagieux. Les parents participent activement et sautillent joyeusement dans les flaques. Avec Anna sur ses épaules, Pieter grimpe sur un tas de compost frais — que Sarah appelle « caca fumant » — pour lui faire sentir sa chaleur. Un peu plus loin, les quatre piétinent joyeusement dans la boue. « Est-ce que papa va jouer au transbordeur ? »
Anna marche déjà bien et Robin fait courageusement certaines parties à pied. Au besoin, elles se glissent dans le porte-bébé, le sac de portage ou sur les épaules de maman ou de papa. « Les articles qui traitent de la randonnée avec les enfants ne parlent quasi jamais des enfants de moins de six ans. », dit Sarah. « Comme si, avant cet âge, il fallait rester à la maison pour changer les couches. Alors que nous remarquons que cela fait le plus grand bien à Anna et Robin. »
La famille fait une balade de trois à cinq kilomètres en deux ou trois heures. Rien ne presse. « Nous remarquons que nous sommes lents par rapport à nos amis », dit Sarah. Mais cela ne les dérange pas : il vaut mieux voir plein de choses sur une courte distance que de traverser la nature à toute vitesse. Pieter : « Les enfants vous font aussi voir des choses que vous ne remarquez plus depuis longtemps. Les petites bêtes, les fleurs, les champignons. Finalement, c’est grâce à elles que nous nous détendons. »
Si Sarah et Pieter semblent si spécialisés dans la marche avec les enfants, c’est qu’ils ont déjà fait de nombreuses erreurs. Eux aussi, ils ont eu leur lot de succès et d’échecs. En tombant et en trébuchant. Un jour, Anna est tombée dans une flaque. « Elle était mouillée de la tête aux pieds », dit Pieter en riant. « Nous avions rendez-vous avec des amis pour dîner. Mais elle n’arrivait même plus à rentrer ses petits pieds trempés dans ses bottes, donc on a dû annuler. C’est en forgeant qu’on devient forgeron. »
Depuis, nous avons toujours des vêtements de rechange dans le coffre de la voiture. Pieter et Sarah donnent donc à leurs filles l’autorisation de se salir. « Comme la fois au domaine de Averegten, une super chouette promenade à faire avec les enfants à Heist-op-den-Berg. En été, elles y jouent sur des souches d’arbre dans un étang de jeu et elles peuvent sauter dans l’eau. Génial ! Quel plaisir de leur laisser cette liberté, d’autant plus que vous êtes préparé à toutes les éventualités. »
Après l’effort, la détente. La famille essaie toujours de terminer sa balade dans un vieux bistrot. Particulièrement en automne et en hiver, c’est un vrai plaisir de plonger, les joues brûlantes, dans cette ambiance chaleureuse pour se réchauffer les mains devant le poêle. Pieter appelle cela l’effet refuge de montagne. C’est là qu’Anna et Robin mangent la glace dont elles rêvent depuis le début de la promenade. Et pour les parents, une petite bière régionale. Sarah fait un clin d’œil : « Personne ne fait du VTT sans finir par une petite bière. » Dès que l’horeca pourra rouvrir ses portes, cela donnera une raison de plus pour aller marcher. Mais que cela ne vous empêche pas de vous lancer dans l’aventure dès aujourd’hui !
Votre famille est prise de l’envie de marcher ? Faites-leur découvrir ces cinq itinéraires aventureux à la mesure des petites jambes.
Ne vous inquiétez pas, vos enfants sont parés contre un petit coup de froid. Surtout si vous utilisez l’astucieux système multicouche !