« Jouer en plein air stimule le développement de l’enfant »
Karolien Raeymaekers
Dès le début de ses études de psychologie, Karolien Raeymaekers savait qu’elle voulait devenir pédopsychologue. « Les enfants sont très honnêtes. Ce sont de petites éponges sur lesquelles vous pouvez avoir beaucoup d’influence. Lorsqu’un psychologue reçoit des enfants ayant un problème, il est encore possible de changer les choses. Je sens que je peux encore beaucoup leur apporter. »
Son approche est flexible, puisque ses patients sont âgés de 0 à 23 ans. Elle peut avoir une conversation profonde avec un adolescent et, une heure plus tard, faire de la thérapie par le jeu avec un enfant. « Mon travail n’est pas du tout monotone », dit-elle en riant.
« La nature est un outil facile à utiliser dans le cadre d’une thérapie, car elle crée immédiatement un espace mental et une atmosphère plus légère. Cela permet de faire évoluer les choses plus facilement. Souvent, je les emmène simplement dans le jardin, mais il m’arrive aussi d’aller me promener avec un enfant qui n’arriver pas à entrer en contact avec autrui. C’est une autre façon d’établir une connexion. »
« Ne laissez pas la pluie vous arrêter : mettez vos bottes et votre capuche. »
Karolien Raeymaekers
Enfant, elle n’allait pas jouer seule dans le jardin. « Notre jardin, c’était un carré de pelouse. Ce n’était pas l’aire de jeux la plus stimulante. Mais quand j’allais au mouvement de jeunesse, j’adorais jouer dehors pendant des heures ! Aujourd’hui encore, j’aime passer du temps à l’extérieur. Notre chien m’oblige à sortir par tous les temps. Je sais donc qu’il ne faut pas laisser le temps nous décourager. Même s’il pleut, on peut s’amuser dehors, mais cela change le contexte. Que diriez-vous par exemple de sauter dans les flaques d’eau plutôt que de grimper aux arbres ? Je conseille aux parents et enfants de ne pas laisser la pluie les arrêter, mais de mettre leurs bottes de pluie et leur capuche. »
« Prendre l’air permet de se vider la tête et d’évacuer toutes les tensions. Lorsque je marche, je me concentre sur la nature qui m’entoure – je n’écoute jamais de podcast ni de musique, mais je marche consciemment en silence. Je n’arrive pas à arrêter de réfléchir, mais je peux organiser mes pensées. Cela crée un certain espace pour l’inspiration et la créativité. Je rentre souvent chez moi avec de nouvelles idées. »
« Des études montrent que les jeux en plein air ont de nombreux effets positifs sur les enfants », explique-t-elle. « Ils ont naturellement besoin de bouger, d’explorer et d’apprendre de leurs expériences. La nature leur offre un environnement d’apprentissage unique. »
« Des études montrent que les enfants devraient jouer dehors une à deux heures par jour, mais pas forcément en une seule fois. Certains enfants ont beaucoup plus besoin de jouer en plein air. Vous pensez que vos enfants jouent trop à l’extérieur ? C’est impossible ! »
« Si vous voulez sortir avec votre enfant, il est important que son monde soit compatible avec celui des adultes. De nombreux adultes aiment par exemple marcher, alors que les enfants sont souvent réticents. Ces derniers ont besoin de découvrir des choses, de sensations fortes ou d’un élément ludique. Heureusement, il existe d’innombrables façons de réunir ces deux mondes. »
• Faites une marche dans la boue : « En l’appelant ainsi, vous susciterez l’enthousiasme des enfants. Enfilez vos bottes de pluie et en route ! »
• Fabriquez un bracelet arc-en-ciel : « Les enfants aiment être actifs, faire des recherches et collectionner des choses pendant une promenade. Collez un large bracelet de ruban adhésif autour de leur poignet, le côté collant vers l’extérieur. En chemin, ils pourront coller des feuilles et fleurs de toutes les couleurs pour obtenir un bracelet arc-en-ciel à la fin du parcours. »
• Construisez une maison pour les souris : « Ramassez des branches, de la mousse et des cailloux le long du chemin pour construire une maison pour une souris imaginaire. »
• Préparez une potion magique : « Pendant votre promenade, récoltez des ingrédients pour préparer une potion magique. »
• Coloriez un dessin à la craie : « À l’aide de ruban adhésif, tracez les lignes d’un mandala sur une place, un trottoir ou un terrain de jeux. Coloriez chaque case à la craie de trottoir. Plus les enfants participeront, plus ils s’amuseront. Cet objectif commun crée une certaine cohésion. »
Constatant que de nombreux parents sont en panne d’inspiration pour les jeux, Karolien Raeymaekers a créé des fiches de jeux : « Bon nombre de parents ont des difficultés à trouver l’inspiration pour inventer un jeu. Pourtant, cela n’est pas aussi compliqué qu’on le pense. Les fiches des copains de la jungle regroupent des jeux individuels et des jeux d’équipe, calmes ou actifs », ajoute-t-elle. « Les enfants peuvent ainsi rapidement commencer à jouer, sans besoin de l’intervention d’un adulte. L’imagination, la curiosité et l’enthousiasme des enfants font le reste. »